L’autonomie dans l’éducation de la petite enfance

L’autonomie dans l’éducation de la petite enfance

April 12, 2022 Aus Von Allison Stone

Est-il vital de promouvoir l’autonomie au cours des premières années d’éducation d’un enfant ?

Nous entendons souvent l’expression « autonomie », mais comprenons-nous vraiment ce qu’elle signifie et, surtout, pourquoi elle est importante et comment l’encourager chez les enfants ? Le terme a été inventé en Grèce et sa signification est étroitement liée à trois autres termes : indépendance, liberté et responsabilité.

L’individu autonome est celui qui agit et pense librement, c’est-à-dire celui qui est libre de prendre ses propres décisions tant qu’il est responsable envers lui-même et les autres et qu’il accepte d’assumer les conséquences de ses actes.

La capacité de prendre des décisions pour (et à) soi est liée au développement de la conscience morale, à partir de laquelle l’individu est capable d’agir dans le monde de manière éthique, en considérant l’autre comme un être également affecté par nos choix.

Vous voulez en savoir plus sur les avantages de l’autonomie dans l’éducation de la petite enfance ? Profitez des données que nous avons rassemblées pour vous ici. Nous allons passer en revue les avantages de l’autonomie pour les jeunes et la manière dont cette compétence peut être cultivée en classe.

Quels sont les avantages d’accroître l’autonomie d’un enfant ?

L’encouragement de l’autonomie des enfants conduit au développement d’une personnalité forte, mais pas inflexible. Travailler sur l’autonomie dès le plus jeune âge peut aider à développer la résilience, la confiance en soi, l’esprit critique, la résolution des conflits, la créativité, une communication efficace et des relations saines tout au long de la vie. Voir le tableau ci-dessous pour plus d’informations.

Résilience

La résilience est la capacité de transformer l’adversité en une opportunité de croissance et d’apprentissage.

Les adultes ne sont pas les seuls à avoir besoin de résilience pour faire face à l’adversité et à la souffrance. En vérité, ce sont surtout les enfants qui ont besoin de cette compétence pour faire face à l’adversité dès leur plus jeune âge, acquérir moins d’informations et réduire la douleur face à la réalité.

Confiance en soi

Lorsque les jeunes pensent qu’ils peuvent progresser, améliorer leurs capacités, explorer leurs aptitudes et modifier l’environnement qui les entoure, ils développent la confiance en soi. C’est le contraire de l’impuissance, qui se définit comme l’incapacité à modifier sa propre réalité ou celle des autres.

Criticité

La capacité d’évaluer, d’acquérir des références et de chercher des raisons avant de porter un jugement de valeur sur une circonstance, un commentaire ou une personne est appelée esprit critique. L’esprit critique encourage les jeunes à être moins impulsifs, plus observateurs et capables de prendre des décisions raisonnables.

Résolution des conflits

L’une des compétences socio-émotionnelles les plus cruciales pour la vie quotidienne et le lieu de travail est la résolution des conflits. Comprendre que leurs actions ont des effets, notamment sur les autres, encourage les enfants à être plus prudents et coopératifs face aux défis de la vie.

Créativité

La créativité s’éveille dès l’enfance lorsque les jeunes réalisent qu’ils ont la liberté de voir le monde sous différents angles, c’est-à-dire qu’ils développent des intelligences multiples. Cette indépendance alimente le désir d’apprendre et de trouver de nouvelles façons d’aider la terre.

Une communication efficace

La confiance en soi, la sensation d’être capable d’intervenir dans l’environnement et de valoriser ses compétences, pousse à développer des compétences en communication. C’est une stimulation très appréciée sur le marché du travail ainsi qu’un facteur important dans les interactions affectives.

Créer et maintenir de bons partenariats

Lorsqu’un enfant réalise qu’il est responsable du bien-être de l’autre, et que l’autre n’a pas nécessairement les mêmes besoins que moi, des interactions affectives vraies et saines, basées sur le dialogue et le respect des différences, émergent naturellement.

En résumé, nous pouvons conclure que l’autonomie est l’une des compétences socio-émotionnelles les plus importantes car elle englobe des composantes telles que l’intelligence émotionnelle, les compétences sociales et même l’accélération du développement cognitif.

Lorsque vous prenez des décisions, faites preuve de sagesse.

Chaque action et chaque conséquence sont le résultat d’une décision. En acquérant de l’autonomie dans l’éducation de la petite enfance, les enfants apprennent à considérer les avantages et les inconvénients de leurs attitudes, et peuvent ainsi organiser leurs décisions avec plus d’assurance et de conscience.

Ils apprennent à évaluer les risques et les opportunités, et à considérer comment chaque action qu’ils entreprennent peut affecter leur environnement et eux-mêmes, de manière positive ou négative.

La coordination motrice s’est améliorée.

On ne peut pas parler d’autonomie sans considérer la capacité à contrôler ses propres réflexes. C’est pourquoi l’éducation de la petite enfance s’efforce d’étudier la coordination motrice fine et globale, qui est nécessaire au contrôle musculaire dans des mouvements simples comme écrire ou se tenir en équilibre.

Les défaillances de ces systèmes peuvent avoir des ramifications majeures sur le développement des capacités cognitives et socio-émotionnelles essentielles à l’éducation de vos enfants.

La persévérance se développe.

Lorsque les choses vont mal, il est très courant que les adultes abandonnent facilement leurs aspirations. Ce problème pourrait être le reflet d’une compétence socio-émotionnelle jusqu’alors inexplorée : la gestion des erreurs et des frustrations. Ainsi, l’autonomie favorise le développement de la persévérance, indispensable à tout apprentissage.

Lorsqu’un enfant est confronté à des épreuves, il apprend à gérer ses échecs et ses pertes par lui-même. Il développera son sentiment de persévérance en reconnaissant ce qu’il doit améliorer, ce qui lui sera bénéfique pour atteindre ses objectifs et ses tâches.

Quel rôle les parents ont-ils à jouer pour encourager l’autonomie de leurs enfants ?

Les parents peuvent jouer un rôle spécifique dans le développement de l’autonomie dans l’éducation de la petite enfance en créant une atmosphère familiale qui l’encourage. Il s’agit de concevoir une méthode d’enseignement à domicile qui permette à l’enfant de développer son indépendance et sa confiance en lui tout en apprenant les limites et les responsabilités.

Voici quelques-unes des prémisses à prendre en compte pour créer un environnement familial favorable à l’autonomie :

  • Chaque règle familiale et chaque attente en matière de comportement doit être justifiée ;
  • Les sentiments et les points de vue de l’enfant doivent être respectés ;
  • Le jugement et le contrôle doivent être remplacés par le dialogue ;
  • Les enfants doivent avoir la possibilité de choisir ;
  • Chaque nouvelle compétence acquise par l’enfant doit être considérée comme un défi et donc pratiquée ;
  • Les enfants doivent apprendre à résoudre les problèmes par eux-mêmes ;
  • Les enfants doivent apprendre de leurs erreurs (mais en toute sécurité).

Comme vous pouvez le constater, ces tactiques de base suivent un modèle d’enseignement à domicile sûr et éprouvé. Vous serez étonné de constater à quel point il transforme les tout-petits au fil du temps, ce qui se reflète favorablement sur l’ensemble de leur développement.

Par conséquent, il est essentiel que la famille et l’école travaillent ensemble pour garantir que le travail accompli dans l’établissement et la vie personnelle soient en synergie.

Comment promouvoir cette compétence dans l’éducation de la petite enfance ?

Il est important de se rappeler que l’éducation de la petite enfance n’est efficace que lorsque les familles et les éducateurs forment un partenariat, ou lorsqu’ils collaborent pour le développement global de l’enfant.

Ceci est important car l’intériorisation des règles et des habitudes est l’un des facteurs qui favorise le développement de l’autonomie chez l’enfant. Pour que cela se produise, il ne doit pas y avoir de disparité entre ce qui est enseigné à la maison et ce qui est enseigné à l’école.

Nous allons donc passer en revue quelques techniques pratiques pour aider votre jeune à gagner en autonomie. Jetez-y un coup d’œil !

Proposez des activités adaptées à l’âge de votre enfant.

Évitez de confier à votre enfant des tâches qu’il est capable d’accomplir seul. Les adultes refusent souvent de laisser les enfants essayer certains comportements parce qu’ils pensent qu’ils vont échouer.

Une attention excessive, en revanche, peut étouffer leur propre développement. L’idéal est qu’un adulte soit à proximité si l’enfant a besoin d’aide, mais le jeune doit être encouragé à essayer d’accomplir l’action par lui-même. La présence des parents ou d’un éducateur est essentielle car elle offre la sécurité nécessaire pour que l’enfant commence à développer son assurance.

En fonction de son âge, l’enfant peut commencer à participer aux activités suivantes :

  • 2 à 3 ans : manger, ranger ses jouets, mettre ses chaussures sans lacets, s’asseoir à table ;
  • 3-4 ans : aller seul aux toilettes (sous la surveillance d’un adulte), faire son sac à dos, ranger ses vêtements, organiser ses affaires personnelles ;
  • 4 à 5 ans : se changer, faire son hygiène personnelle et manger sans aide (exemple : beurrer du pain, etc.)
  • 5 ans et plus : effectuer quelques tâches domestiques, comme faire son lit,
  • faire la vaisselle (avec précaution), préparer la nourriture, arroser les plantes, nourrir les animaux et trier les déchets recyclables.

Formaliser les accords

Il est préférable de former des accords plutôt que d’imposer des règles au jardin d’enfants pour développer l’autonomie. Toutes les décisions doivent être prises de manière centralisée afin d’empêcher les enfants d’acquérir les compétences essentielles au développement d’une identité indépendante et responsable.

L’accord, en revanche, signifie que leur opinion compte, mais qu’une fois établi, l’enfant est tout aussi responsable que l’adulte de le faire respecter. Apprendre à prendre des décisions, c’est aussi reconnaître que chaque option comporte son lot d’inconvénients et d’avantages. En sachant cela, on peut prendre des décisions conscientes plutôt que de réagir de manière impulsive.

Permettez aux enfants d’essayer de résoudre leurs propres difficultés.

Il est tout aussi important de permettre au jeune d’essayer certaines choses par lui-même que de lui donner l’occasion (et un vote de confiance) de résoudre ses propres problèmes. À ce stade, la discussion est essentielle, car l’adulte doit comprendre l’ampleur de la situation afin d’apporter le soutien et les conseils appropriés à l’enfant tout en évitant d’en accepter la responsabilité.

Lorsqu’un jeune se dispute avec un camarade de classe, voici un exemple d’attitude à adopter dans cette situation. Les membres de la famille et les enseignants peuvent aider l’enfant à mettre de l’ordre dans ses idées et à visualiser le scénario, mais la première étape devrait consister en des excuses ou peut-être une conversation entre les jeunes concernés.

Ne faites pas paraître la réprimande insignifiante.

Limiter et critiquer les enfants sont des attitudes nécessaires dans de nombreux contextes, notamment pour que le jeune intériorise certaines pratiques sociales importantes. Mais attention à ne pas diminuer la réprimande en l’utilisant peu souvent et de manière inefficace.

Les jugements infondés ont l’effet inverse, en ce sens que non seulement ils ne permettent pas de prévenir certains comportements, mais qu’ils conduisent au développement d’un adulte peu sûr de lui et entièrement dépendant de l’opinion des autres. Gardez toujours à l’esprit que la confiance en soi est une composante nécessaire d’un sujet réellement indépendant.

Certaines personnes confondent l’autonomie avec le fait de permettre à un enfant de faire tout ce qu’il veut, ce qui est totalement faux. L’objectif de permettre à un enfant de se développer de manière indépendante est de prêter une attention particulière à ses opinions, ses réponses et ses désirs, et de l’encourager à prendre les meilleures décisions possibles.

En cours de route, vous connaîtrez quelques frustrations, mais vous gagnerez aussi en confiance et en maturité.

Créez un environnement qui encourage l’autonomie.

Nous avons vu que pour favoriser l’autonomie, il ne suffit pas de fixer des règles et de gronder lorsque c’est nécessaire ; il est également crucial de veiller à ce que le stress quotidien ne vous empêche pas de cultiver une bonne relation avec vos enfants, basée sur la confiance mutuelle et la communication. Il en résulte un environnement favorable à l’autonomie.

Ne vous précipitez pas dans le processus.

Il est essentiel de suivre le rythme de l’enfant, surtout lorsqu’il s’agit de développer une habitude saine pour la vie, comme la propreté, ou de simples tâches quotidiennes comme le rangement des effets personnels et le respect du temps d’étude. Ainsi, au lieu de porter le poids d’une obligation, ces activités deviendront naturelles.

Apprenez-leur à gérer leurs frustrations.

La frustration s’accompagne d’une pléthore d’émotions que le jeune est incapable de gérer. Comme la frustration est liée à un certain nombre de circonstances, après les avoir identifiées, il peut apprendre diverses techniques pour y faire face.

Pour ce faire, vous pouvez suivre quelques étapes de base, telles que :

  • S’enquérir des sentiments de l’enfant ;
  • L’entraîner à prêter attention aux réactions de son corps ;
  • L’aider à identifier les causes de la frustration.
  • Essayez de déplacer le centre d’intérêt de la situation ;
  • Inculquer à l’enfant la capacité de respirer ;
  • Lorsque la crise est terminée, parlez de ce qui s’est passé.

Discutez des avantages et des inconvénients de chaque option.

Les enfants ne sont souvent pas conscients des options qui s’offrent à eux. Par conséquent, encouragez le jeune à choisir ce qu’il veut en lui offrant une variété de choix et en lui expliquant ce qui se passerait s’il en choisissait un. Ils apprennent ainsi à réfléchir avant d’agir, ce qui conduit à de meilleures décisions.

Les soins personnels doivent être encouragés.

Les enfants de tous âges bénéficient de l’autosoin car il les aide à prendre conscience de leurs besoins physiques et émotionnels. Cela peut également aider les enfants à mieux faire face aux situations difficiles à l’avenir. Même de petits comportements d’autosoins peuvent réduire le stress et l’anxiété, renforcer les relations et augmenter le bien-être physique et mental d’un enfant. En voici quelques exemples :

  • Établir un horaire pour le ménage, les repas, les études et le sommeil ;
  • Discuter de la façon de s’exprimer.
  • Discuter des émotions ;
  • L’encourager à aimer l’école et ses études ;
  • Lui apprendre à être gentil avec tout le monde ;
  • Discuter de ce qui constitue un comportement dangereux.

Encouragez la famille à être autosuffisante.

Les autres membres de la famille ne voient pas toujours la valeur de l’autonomie des enfants. Cette attitude est parfois travaillée intentionnellement, avec des attitudes qui se sont tellement ancrées dans la tradition ou dans les mentalités des gens qu’ils n’en sont même pas conscients.

Il vaut la peine de clarifier les raisons pour lesquelles vous soutenez l’autonomie dans l’éducation de la petite enfance lors d’une discussion informelle ou lorsque les enfants doivent être disciplinés. Les autres membres de la famille pourront ainsi plus facilement répéter consciemment l’attitude d’empathie et de respect avec les enfants.

Nous avons vu comment l’encouragement de l’autonomie dans l’éducation de la petite enfance contribue au développement d’enfants (et de futurs adultes) indépendants, critiques, sûrs d’eux, créatifs et empathiques.